Coordonnées
Itinéraire principal
Valleraugue
30570
Val-d'Aigoual
Latitude : 44.1067409
Longitude : 3.528072
Notre-Dame-de-Bonheur – Bonahuc (en occitan)
Venant de Camprieu, nous quittons les flancs océaniques du mont Aigoual. Nous remontons la haute vallée du Bonheur en suivant une large bande pierreuse bordée de gros blocs, ce qu’il reste de l’antique « draille du Parc-aux-Loups ». À notre droite les pentes herbues et boisées de ce qui furent, vers l’an mille, des pâtures de transhumance ayant appartenu à Gellone (abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert).
Gellone en 1080 reçoit des seigneurs de Roquefeuil, le « château de l’Espérou », sur le haut de la crête, à l’Espérou tout proche, contrôlant ainsi les voies de passage des pèlerins du Gévaudan au Languedoc.
Dans le coude du torrent de la Resse qui va rejoindre la rivière naissante du Bonheur, voici Notre-Dame-de-Bonheur (Bonahuc en cévenol).
De l’an mille au siècle des lumières, Notre-Dame-de-Bonheur, dans son domaine de forêts et de riches prairies, sur cette grande voie de passage, a vécu les plus grands moments de nos hautes Cévennes. C’est le rare témoin qui nous parle des générations qui ont construit les Cévennes.
Un trésor en péril
Les ruines de ce qui fut appelé « le saint-bernard cévenol » sont très impressionnantes :
- Église romane, exemple parfait d’ordre et d’harmonie : plan très rare en croix latine, élégance des lignes d’appareillage, taille de ses pierres, simplicité cistercienne
- Porche qui fut monumental avec ses mâchicoulis
- Maison claustrale aux pièces voûtées
Le passage à Notre-Dame-de-Bonheur, havre de beauté et de repos, sera, à tout jamais, inoubliable.
N.B. : Ce patrimoine historique, malgré l’organisation d’un chantier de fouilles important de 1989 à 1995, est actuellement encore régulièrement pillé et sa sauvegarde perpétuellement remise en cause à propos de problèmes liés à la propriété foncière.
Les autorités compétentes vont-elles un jour prochain réagir avec la volonté affirmée de faire aboutir ce dossier ? Ou faudra-t-il que ce patrimoine inestimable et vieux de mille ans soit dispersé pour finir dans les jardinets de particuliers ?