Le cirque de Navacelles
Aux portes de la méditerranée
C’est indéfinissable… Serait-ce l’air ou la lumière ? Le souffle du vent ou le chant des oiseaux ? Le parfum puissant du thym ou de la lavande ? Le crissement du sol sous nos pas ? Quelque chose est en train de changer.
Au bout du causse de Blandas, on découvre soudainement une merveille de la nature : le cirque de Navacelles. Comme un clin d’œil à l’océan – ce très lointain occupant des lieux –, la rivière, abandonnant son méandre, a laissé là, au fond d’un immense entonnoir minéral, un promontoire en forme de coquille d’huître au pied duquel se blottissent maisons et église.
La Vis, responsable de cet improbable canyon, clapote au pied de son œuvre avant de ruisseler en cascade, faisant jaillir les truites sauvages dans la limpidité de son courant ininterrompu.
Après l’avoir longuement côtoyée, on l’abandonne pour atteindre le causse du Larzac. De minuscules jonquilles se mêlent aux iris nains et aux hautes asphodèles, tandis que la cardabelle séduit à elle seule plus d’une cinquantaine de papillons sur le plus grand causse du Massif Central.
Les moutons pâturent autour des lavognes, entre herbes et bosquets, au milieu des buis que la roche ne rebute pas. La pierre est partout présente sans être envahissante, communiquant généreusement sa chaleur aux plantes odorantes et aux insectes sonores, ou offrant à l’eau de pluie un réceptacle salvateur pour la faune sauvage.
Photos : Schaeffer ; Pascal Salsac