L'Aubrac
Au commencement est l’Aubrac… Le chemin évolue sur un plateau, au rythme de voluptueux vallons, dans des prairies fleuries bercées du meuglement des vaches et parsemées de boules de granite.
L’Aubrac, cet Alto Braco (« haut lieu », en occitan), était jadis si hostile qu’on y érigea au XIIe siècle un lieu d’accueil pour les pèlerins : la domerie d’Aubrac depuis ce temps impose sa présence rassurante au bout des pâturages bordés de hêtres.
Les pierres encadrent le chemin, ou s’érigent en murs d’habitation épais, qui protègent hommes et bêtes des hivers rigoureux.
De loin en loin, les burons solidement ancrés dans la terre ponctuent le paysage et le disputent aux quelques arbres, isolés ou groupés, solidaires comme un troupeau immobile. Dans ces petites maisonnettes au toit de lauze, le lait devenait tome, et la tome se transformait en aligot – ce plat emblématique et consistant.
Ici, le pas du randonneur est alerte, le chemin est confortable comme pour accueillir son aventure avec bienveillance. Peut-on rêver meilleur départ ?
