Les causses
Entre les vallées où se blottissent La Canourgue, Sainte-Énimie et Meyrueis s’étendent les plateaux des Grands Causses, vastes étendues de quiétude et de liberté.
Liberté ! Ce mot sied bien au causse de Sauveterre qui tiendrait son origine de « terre sauve ». Cette « sauveté », placée aux XIe et XIIe siècles sous la protection du monastère de Sainte-Énimie, était une zone de refuge exempte de toute emprise seigneuriale.
Au terme d’une ascension régulière où le courant du Lot a définitivement tourné la page de l’Aubrac, le causse se livre à nous dans une alternance de bois de pins et de champs de céréales.
L’habitat caussenard imprime à ces lieux sa forte identité. La rareté du bois dans ces terres arides a conduit les hommes à utiliser la pierre calcaire, omniprésente, pour ériger de solides bâtisses, où murs et voûtes de lauzes savamment agencées confèrent à l’ensemble une singulière harmonie.
Dolmens et menhirs accompagnent notre chemin au son des clarines et des bêlements de brebis.
Après la plongée en longs lacets vers Sainte-Énimie, les gorges du Tarn nous invitent à un effort soutenu pour nous hisser sur le causse Méjean (causse « du milieu », en occitan), qui trône en majesté entre le Sauveterre et le causse Noir. L’infini de ces vastes steppes invite à l’humilité. Les « cheveux d’anges » ondulent, tandis qu’entre soleil et nuages tournoient les grands rapaces.
Villages et hameaux se dévoilent, discrets, soucieux de ne pas s’imposer à cette immensité d’une si grande beauté, où le temps semble s’abolir pour le visiteur accueilli.
Crédits photo : Robert Vialle ; Delphine Deschatrette