Les Grands Causses
Au sud de l’Aubrac s’étendent les plateaux des Grands Causses. Les Grands Causses désignent un ensemble de hauts plateaux calcaires, de vallées et de gorges, comprenant sept causses dits « majeurs » et un grand nombre de petits causses périphériques. Le chemin de Saint Guilhem invite à cheminer sur un certain nombre de ces causses : ce sont tout d’abord le causse de Sauveterre et le causse Méjean (deux des causses « majeurs »). Puis, après un détour par les vallées cévenoles, on retrouve les Grands Causses dans la partie la plus méridionale de l’itinéraire, avec le causse de Blandas (un petit causse périphérique) et le causse du Larzac (un autre causse « majeur »).
Ces ensembles de causses sont notamment distingués par leur séparation les uns des autres par un système de gorges profondes. Sur l’itinéraire, on pourra ainsi admirer les gorges du Tarn et de la Jonte : le Tarn sépare le causse de Sauveterre du causse Méjean, ce dernier étant délimité au sud par la Jonte. Plus au sud, ce sont les gorges de la Vis qui marquent la frontière entre le causse de Blandas et celui du Larzac.
Le paysage des causses est marqué par l’aridité : ce sont des pelouses sèches où l’on peut néanmoins admirer une flore remarquable. Y fleurissent en particulier de nombreuses espèces d’orchidées endémiques. On y rencontre également la cardabelle et les cheveux d’ange (Stipa pennata).
L’économie actuelle des causses est centrée sur l’élevage ovin pour la viande et pour la production laitière servant à l’élaboration de fromages de pays.
On peut se rendre compte de l’action de l’homme sur le paysage : murs en pierres sèches servant de limites aux parcelles et bordant les chemins, clapas (tas de pierre résultant de l’épierrement d’une terre en vue d’en faire un champ)… Emblématiques des paysages caussenards, les dolines (ou sotchs en occitan) sont de petites dépressions au sol profond, au fond argileux et fertile, dans lesquelles on cultive céréales et plantes fourragères.
La cazelle (également nommée chazelle ou capitelle), est une petite construction en pierre bâtie par les bergers sur les parcours où paissent les brebis pour se protéger du soleil et du vent tout en gardant le troupeau. Bâtie en pierre sèche, souvent de forme circulaire et voûtée en tas de charge, sans charpente ni mortier, elle était construite avec les pierres récupérées sur place et provenant le plus souvent de l’épierrement des champs. Il n’y a jamais de ventaux à la porte afin de pouvoir observer le troupeau.
La maison caussenarde se confond dans les paysages. En raison du peu de bois disponible, les habitants ont dû inventer des savoir-faire adapté, avec la construction en voûte. La pierre calcaire permet de supporter les lauzes des toits et les dallages en pierre des sols. Aux maisons sont accolées des citernes pour récupérer l’eau de pluie tombée sur le toit grâce à un ingénieux système de chenaux. Cette eau était destinée à la consommation des familles.