Les genévriers
Les genévriers sont des arbustes à « baies » (en réalité, des cônes ligneux charnus) et à bois odorant. Sur le chemin de Saint-Guilhem, on en côtoie 3 espèces : l’une, le Genévrier commun (Juniperus communis), est la plus répandue, présente dans une grande partie de la France ; les deux autres sont des espèces méditerranéennes.
Le Genévrier commun
Qui ne connaît pas le Genévrier commun (Juniperus communis), un buisson des landes sèches et ensoleillées, aux feuilles tellement piquantes qu’il est bien difficile de saisir un rameau à pleine main, dont on retrouve les petites « baies » bleuâtres dans la choucroute et qui sert à l’élaboration d’alcools blancs comme le gin, le genièvre ou l’aquavit ?
Le Genévrier commun a eu des siècles de gloire comme plante médicinale, utilisé comme tonique, antiseptique et dépuratif. Actuellement les « baies » de genièvre sont essentiellement utilisées comme condiments :
- Elles servent à aromatiser la choucroute et certains charcutiers en aromatisent également leurs pâtés.
- Plusieurs alcools blancs ont pour esprit le genévrier. Le gin anglais, le genièvre de l’est de la France sont le produit d’une redistillation d’une eau de vie de grains où l’on a fait macérer des « baies ».
Le Genévrier cade
Le Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus), plus communément appelé Genévrier cade, ou tout simplement Cade, a un bois particulièrement odorant, d’un parfum agréable.
Il se distingue sans problème du Genévrier commun, grâce à ses aiguilles striées de deux bandes blanches (une seule pour le Genévrier commun).
On peut en extraire de l’huile de cade : utilisée autrefois pour ses vertus cicatrisantes et appréciée comme antiseptique et désinfectant, elle reste aujourd’hui utilisée en médecine vétérinaire.
Le Genévrier de Phénicie
Le Genévrier de Phénicie (Juniperus phœnicea) pousse dans les lieux rocailleux, surtout sur le calcaire. Assez commun en région méditerranéenne, quoique moins répandu que le Cade, c’est un arbuste des milieux extrêmes : très xérophile (c’est-à-dire qu’il aime les lieux secs), il affectionne les garrigues les plus pauvres ainsi que les fissures des rochers, dans un environnement d’une aridité quasi absolue (étage thermoméditerranéen).
Contrairement aux deux espèces précitées, il a des feuilles non en aiguilles, mais en forme d’écailles très petites, étroitement imbriquées. Ses « baies » sont d’assez gros cônes (5 à 15 mm), de couleur brun orangé à maturité. Attention cependant : alors que les « baies » du Genévrier commun et du Cade sont comestibles, les « baies » et rameaux du Genévrier de Phénicie sont toxiques !
Crédits photo : Ivar Leidus pour le Génevrier commun (https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Juniperus_communis_fruits_-_Keila.jpg), Jean Tosti pour le Cade (https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cade2.jpg), Robert Siegel, Jean-Marie Miss et Joanbanjo ((https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Benissa,_fruits_de_savina_al_carrer_dels_Fusters.jpg) pour le Genévrier de Phénicie