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La Domerie d’Aubrac

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La Domerie d’Aubrac
La Domerie d’Aubrac

Coordonnées

Itinéraire principal

La Domerie, Aubrac
12470 Saint-Chély-d'Aubrac

Latitude : 44.62194
Longitude : 2.9861

In loco horroris et vastae solitudinis ("C’était un lieu d’horreur et de profonde solitude")

Cette inscription empruntée au cantique de Moïse était gravée sur le fronton de la porte de la façade occidentale du monastère d’Aubrac.

Autrefois, l’Aubrac était une forêt sombre et profonde qui couvrait toute la montagne et s’étendait loin dans la plaine. Les loups et les sangliers étaient les seuls habitants de ces lieux sauvages. Toutefois un large chemin entièrement pavé, tracé par les Romains, traversait la forêt dans toute sa largeur. C’était un tronçon d’un très grand chemin qui reliait Lyon à Toulouse par Javols, la célèbre voie d’Agrippa. De nos jours, on en retrouve assez visiblement les traces dans toute la traversée du plateau. En hiver, les risques de s’égarer étaient très grands. La neige recouvrait tout d’un épais manteau blanc, et le brouillard très fréquent rendait l’orientation extrêmement difficile. De plus, dès le début du Moyen Âge, des bandes de voleurs infestaient les parages et les voyageurs ne s’aventuraient dans la montagne qu’en groupe afin de se défendre mieux contre des attaques probables.

L’hospice Notre-Dame-des-Pauvres

Le premier hôpital, dont il ne reste aujourd’hui plus rien, fut fondé par Adalard, vicomte des Flandres, et quelques compagnons. Celui-ci réalisait ainsi un vœu qu’il avait fait après avoir échappé à cet endroit à une attaque de voleurs. Cet hôpital devait devenir pour de longs siècles la providence des voyageurs, des pauvres, des pèlerins et rendre de signalés services dans toute la région.

Dès la construction de l’hôpital, les seigneurs de la contrée firent don de domaines considérables. Le seigneur d’Apcher lui donna les terres de Montivernoux, la Fage, Grandval et autres pièces aux alentours de Fournels. Le baron de Canilhac, lui, céda des domaines au nord de Trélans, des Hermaux et des Salces, tandis que le seigneur de Peyre donna aux moines « tous les territoires des montagnes situées entre le Bès et l’hôpital ».

À la mort d’Adalard, en 1135, la communauté de prêtres qui étaient venus s’y installer eut à administrer des biens importants. Elle était liée par la règle de saint Augustin.
Le monastère qui comprenait autour de l’église les bâtiments hospitaliers et diverses dépendances, dont les bâtiments conventuels et un cimetière, était entouré d’une enceinte. L’entrée principale était au couchant et, après avoir pénétré à l’intérieur de la muraille, les pèlerins trouvaient une grande porte cochère dite « porte de la Miche », ainsi nommée parce que se faisait, à cet endroit, la distribution du pain à toutes les personnes qui venaient en demander. Tous y avaient droit sans restriction. Il existait en outre une chapelle attenante à l’hôpital, un cloître, et une auberge.

Au début du XIVe siècle, cent vingt frères et trente sœurs vaquaient aux soins de l’institution ou des pèlerins, quatre chevaliers assuraient la protection sur la route et quinze prêtres se chargeaient des offices religieux.

La « domerie d’Aubrac »

Au XVIIIe siècle, la « domerie » d’Aubrac – nom donné aux monastères dont l’abbé avait le titre de dom –, comptait encore, avec ses commanderies, quatre-vingts membres. Élu à vie par ses frères, le prieur de la communauté portait aussi le titre de dom – abréviation du latin dominus –, qui valut à l’hôpital d’Aubrac l’appellation de domerie.

De sa création en 1120 à la fin du XVIIIe siècle, la domerie accueillit les pèlerins et la cloche des perdus, que les religieux sonnaient tous les soirs pendant deux heures, lorsque le temps était mauvais, pour appeler les pèlerins perdus sur le plateau. La « tour des Anglais », haute de 30 mètres et restaurée en gîte d’étape de nos jours, fut construite précisément au moment où les Anglais, maîtres de la Guyenne, prenaient pied dans le Rouergue. En 1353, fut édifiée en hâte, pour se défendre contre eux, cette tour imposante, mais malheureusement inefficace : elle ne put résister à l’invasion d’une bande de routiers qui assaillirent le monastère en 1360.

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