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Le cirque de Navacelles

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Cirque de Navacelles - © Schaeffer
© Schaeffer

Coordonnées

Itinéraire principal

30770 Blandas

Latitude : 43.892821
Longitude : 3.50996

À l’égal d’autres sites célèbres des Grands Causses, le cirque de Navacelles est visité chaque année par des centaines de milliers de touristes qui viennent admirer la découpe du canyon de la Vis, au travers des calcaires et des dolomies du causse de Blandas.

Au fond du canyon, 300 mètres plus bas que le causse, la Vis tombe en cascades à Navacelles. Le village est accroché aux rochers respectant ainsi une boucle à fond plat de champs cultivés qui entourent un petit relief de calcaires. L’ensemble est dominé par des versants recouverts de quelques éboulis vifs, qui dessinent un grand amphithéâtre, dont les barres calcaires constitueraient les gradins. Ce « cirque » est un ancien cours de la Vis et n’a donc rien de comparable avec d’autres cirques de la région, tels celui de Mourèze ou celui du Bout du Monde près de Lodève, simple reculée de la corniche calcaire et dolomitique du bord du causse du Larzac sous les effets de l’érosion.

Ce changement de parcours de la Vis est tout à fait typique des rivières dont le tracé sinueux dessine de nombreux méandres ou boucles. C’est le cas de la Vis à partir de Vissec et surtout de la source de la Foux, résurgence karstique qui assure son écoulement toute l’année, alors que son lit supérieur peut être à sec. Le volume d’eau débité par la source de la Foux n’est jamais inférieur à un mètre cube par seconde.

Dans les méandres de la Vis, la vitesse de l’eau est inégale et la rivière creuse ses rives concaves, alors qu’elle dépose ses alluvions sur ses rives convexes où la vitesse est plus faible. Le méandre devient une boucle de plus en plus serrée qui sera recoupée par la rivière à sa base. Ce phénomène est fréquent : en amont du cirque de Navacelles, trois autres méandres abandonnés, dont celui de Vissec, sont visibles en quelques kilomètres.

Âge du recoupement du méandre du cirque de Navacelles

L’âge du recoupement du méandre du cirque de Navacelles est à peu près connu. Les tufs à végétaux sur lesquels la Vis cascade à Navacelles remplissent aussi le méandre. Ils existent en « terrasse » au-dessus du lit de la rivière jusqu’au village de Madières.

L’étude des empreintes de feuilles qu’ils renferment et des datations au carbone 14 sur des échantillons pris à Madières placent ces tufs vers 6 000 ans, c’est-à-dire dans l’Holocène, après le Würm, dernière période froide de l’ère quaternaire. Il y a donc seulement quelques millénaires que la Vis a fini son travail de sape pour retrouver un cours plus direct. Le remplissage de son lit par les tufs a exhaussé la Vis, lui permettant de déborder la base du méandre. Depuis, elle s’est enfoncée de quelques mètres au travers de ceux-ci.

Mais on peut s’interroger également sur le temps nécessaire au creusement du canyon de la Vis. Le problème est plus délicat et concerne en fait l’évolution de toute la région des Grands Causses. Sans entrer dans le détail de l’histoire complexe de ces paysages, dont le début remonte au moins à plusieurs millions d’années, il est nécessaire de comprendre tout d’abord que la région n’a acquis son altitude que vers la fin de l’ère tertiaire et/ou au début de l’ère quaternaire.

Auparavant, des rivières différentes des cours d’eau actuels parcouraient la surface des causses et ont laissé des alluvions, formées de galets et de schistes, pris aux Cévennes et à d’autres régions de roches anciennes. Par altération, ces alluvions sont devenues les « terres rouges », maintenant piégées et cultivées dans les dépressions fermées (dolines) qui parsèment le causse. Leur contenu en minéraux (zircon, tourmaline, rutile, grenat, etc.) qui résistent à l’altération nous indique leur origine : roches métamorphiques ou granitiques.

Près de Saint-Maurice-Navacelles, des galets de schistes et de granites sont encore reconnaissables malgré l’altération. Le soulèvement du sud du Massif central et de la région des causses a entraîné un changement dans la direction des écoulements des rivières. En même temps, les plus importantes, comme la Vis, la Dourbie, la Jonte, le Tarn et le Lot, se sont enfoncées peu à peu. Leur vallée étroite ou canyon peut donc avoir été creusée en l’espace de 2 à 3 millions d’années.

En prenant ce dernier chiffre pour la Vis, ce creusement se serait réalisé au rythme de 1/10 de millimètres par an, ce chiffre ne devant être considéré que comme une moyenne, les conditions climatiques qui gouvernent l’érosion ayant à plusieurs reprises changé au cours de l’ère quaternaire. L’enfoncement très récent au travers des tufs a pu être beaucoup plus rapide, ces roches vacuolaires étant plus faciles à éroder que les calcaires de l’ère secondaire.

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