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Une aventure sur le chemin de Saint-Guilhem 

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Parcourir la France sauvage en se nourrissant exclusivement des produits offerts par la nature : voilà le défi que s’est lancé Antoine de Suremain dans Marche au désert, un livre qui retrace son aventure.

Un constat : celui d’une société de consommation ultra-urbanisée, qui a coupé le lien entre les hommes et la nature. Une urgence : se reconnecter à l’essentiel et vivre au rythme des saisons. Un pari : parcourir le chemin de Saint-Guilhem sans emporter de nourriture, en vivant uniquement des produits de la cueillette sauvage. Un message : prendre le temps de marcher, goûter à la vraie valeur des choses en retrouvant des gestes si simples et pourtant oubliés consistant à chercher et cueillir soi-même son repas.

Avec humour et modestie, Antoine relate son périple, tout au long de 240 km de randonnée. On le suit pas à pas, de l’Aubrac à Saint-Guilhem-le-Désert, toujours à la recherche de nourriture, parfois affamé, mais d’un enthousiasme communicatif !

La faim et l’obsession de la cueillette ne l’empêchent pas de s’émerveiller : le récit de son périple est ainsi entrecoupé de commentaires laudatifs sur les paysages ou de petites vignettes sur le patrimoine rencontré en chemin. Car la France est un pays d’une richesse exceptionnelle, et Antoine tient à le faire savoir : la découverte et la préservation du patrimoine sont des thèmes qui lui tiennent à cœur.

Son enthousiasme s’accompagne parfois de naïveté, que ce soit concernant la toponymie de la région – support de rêverie plutôt que d’exposé linguistique – ou la végétation de l’Aubrac. On a ainsi la surprise de lire que « les fleurs ont du mal à pousser » sur ce vaste plateau, pourtant réputé pour abriter une des flores les plus riches d’Europe ! Si les fleurs font les timides devant Antoine, c’est surtout que son périple débute à contretemps – en automne, une saison plus propice à la fructification. Toutefois, ces touches de naïvetés font aussi le charme de cet aventurier « en herbe ». Celui-ci n’est pas botaniste, et ne s’en cache d’ailleurs pas. Mais avec le peu qu’il sait, et non sans courage, il tente l’aventure malgré tout, et porte sur ce qui l’entoure un regard d’enfant découvrant un cadeau au matin de Noël.

Antoine nous invite à prendre le temps : le temps de marcher, de nous rappeler ce qui nous rattache à la terre. Et c’est la raison pour laquelle, à l’instar des chasseurs-cueilleurs d’autrefois – mais en renonçant en l’occurrence à l’expérience de la chasse –, il glane sur son chemin diverses plantes sauvages pour se nourrir : pissenlits, plantain, châtaignes… Avec sincérité, il n’occulte ni ses contradictions (une recherche de déconnexion qu’il ne peut s’empêcher de partager sur les réseaux sociaux…) ni ses périodes de découragement. C’est ainsi qu’il relate avec humour divers épisodes d’échecs cuisants (comme son incapacité à trouver le moindre champignon comestible, au milieu de promeneurs aux paniers bien remplis) ou de tentations gastronomiques qui le guettent sur son chemin. Nouvelles tentations de saint Antoine ? Lors des traversées de village, la vue des restaurants, le parfum d’un café ou l’odeur de friture d’un food-truck semblent autant de manifestations diaboliques qui mettent au défi notre héros.

C’est aussi un cheminement intérieur qui s’opère en lui au cours de son voyage : la joie d’un émerveillement (celui de la nature et du patrimoine bâti), le retour aux fondamentaux (la marche, la cueillette, au sein d’une nature préservée, loin des villes et de la société de consommation), et en définitive, une redécouverte de soi.

Référence : Antoine de Suremain, Marche au Désert, Salvator, 2024 (disponible ici)